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Titre du blog : Madame Plouche
Auteur : Amanyte
Date de création : 18-09-2008
 
posté le 11-04-2010 à 20:23:04

Maisons closes ...

Grand sujet de conversation politique du moment, la réouverture des maisons closes ... évidemment il doit certainement y avoir plus important comme débat, mais il n'y a plus rien à comprendre dans ce qui est inexplicable ... pas facile à comprendre, normal, c'est une formule politique ...
 
Comme je vois souvent le mal partout, je me demande si politico-financièrement parlant, ce ne serait pas une façon pour l'Etat de faire rentrer un peu de sous ... la prostitution ainsi taxée, le gouvernement deviendrait le plus gros proxénète ... ciel !! Quelle époque ...
 

 
Tour à tour tolérée ou réprimée, reconnue ou méprisée, cette activité a traversé les âges en s’exerçant sous diverses formes de l’Athènes de Solon jusqu’au claque parisien des années folles, en passant par la chaleureuse Maison Tellier de Maupassant et la prostituée sacrée de l’Inde … La maison close du XIXe siècle « était un endroit chic de détente aussi ordinaire et naturel qu’un autre ». Partie intégrante de la vie sociale, les hommes d’affaires respectables ou les jeunes gens étudiants s’y rencontraient habituellement et sans se cacher.
 

À Paris, ils sont environ 200 établissements officiels, sous le contrôle de la police et des médecins, au milieu du siècle, mais seulement une soixantaine à la fin, par suite de la multiplication des bordels clandestins qui comptent alors 15 000 prostituées.

 

De 1870 à 1900 environ, 155 000 femmes sont officiellement déclarées comme prostituées, mais la police en arrêtera 725 000 autres pendant la même période pour prostitution clandestine. A tel point qu’en 1911, la police autorisait les « maisons de rendez-vous » où les prostituées ne vivent pas, mais où elles viennent seulement pour travailler.

 

Chaque maison disposait d'une salle de visite pour le médecin du contrôle sanitaire. Deux fois par semaine, les femmes étaient examinées. Aucune ne pouvait y échapper, ni y être admise sans bulletin médical et carnet sanitaire.  

 

Ces maisons avaient leur hiérarchie.

 

On distinguait :

 

Les maisons de rendez-vous, en appartement privé: les femmes s'y présentaient à heures fixes, nombre d'entres elles étaient bourgeoisement mariées. Elles travaillaient en clandestinité et touchaient 50% du prix demandé par la mère maquerelle. Le client qui partait empruntait un autre escalier que le client qui montait. Cette particularité est encore visible dans l'ancien hôtel Belgioso, rue du Montparnasse à Paris. C'est à ce genre de maison que ressemblent la plupart des bordels de province.

 

Les maisons ouvertes parce que les filles n'y étaient présentes qu'aux heures de travail. Elles payaient une redevance, un droit de travail et une sorte de pension au propriétaire.

 

 

Les maisons d'abattage, ouvertes à toutes, surtout aux plus fanées aux tarifs modiques. Les samedis et dimanches étaient leurs jours d'affluence. Elles étaient surtout connues dans les quartiers de Saint Paul et de la Chapelle à Paris.  

 

La Maison chic, de grande classe : Le Chabanais de Madame Kelly en était le prototype, près de la Bibliothèque nationale, le monde entier y défilait dans un décor de l'univers, et des Mille et une Nuits. Les chambres se nommaient chambre Edouard VII, chambre japonaise, chambre russe, chambre espagnole, chambre arabe. Les salons portaient les noms de Pompéien, Louis XV. Véritable musée et monument historique, cette maison close est devenue lieu de pèlerinage. Nombre de grands de ce monde l'ont fréquentée sûrement sans complexe. Elle a été fermée en 1946. Paradis, enfer, lieu de vie, de désir, de parade, théatre fabuleux...nous n'en finirons pas de chercher des mots plus aigus pour cerner la réalité poétique ou trop vénéneuse du plus célèbre bordel de Paris.

 

 

 

 

La police estime à 40 000 clients par jour la fréquentation des diverses maisons, ce qui équivaudrait à dire que le quart des hommes parisiens avait des relations avec les prostituées.

 

Pour les étrangers, les bordels parisiens ont aussi à cette époque la réputation de rivaliser entre eux pour offrir une spécialisation dans toutes les sortes de perversions  que l’on pouvait imaginer. Ils sont en tout cas des lieux de plaisir et de raffinement érotique.

 

En janvier 1796, sous l’impulsion du Directoire, Napoléon fait établir le registre de la prostitution parisienne. En 1802, on établit la visite médicale obligatoire des prostituées pour endiguer l’épidémie de syphilis de l’époque.

 

Les filles de rue sont alors dites « en carte » et celle des maisons closes sont dites « à numéro ». Les « insoumises » sont punies. Cette position dure jusqu’en 1946, date à laquelle Marthe Richard fait fermer les 1 500 maisons closes françaises.

 

Voilà, sinon je ne pense pas que ce soit à moi de juger du bien fondé de cette réouverture, je dirais basiquement et très certainement naïvement, que c'est aux femmes qui sont censées y travailler de s'exprimer ...