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Titre du blog : Madame Plouche
Auteur : Amanyte
Date de création : 18-09-2008
 
posté le 19-09-2008 à 10:39:35

Le bambou dans tous ses états

Les bambous sont des plantes monocotylédones appartenant à la famille des Poaceae. Ils constituent la sous-famille des Bambousoideae qui compte environ 80 genres  et plus de 1200 espèces. Ils sont caractérisés par des tiges formées d'un chaume creux lignifié à la croissance très rapide. Les bambous sont présents naturellement sur tous les continents (Amériques, Asie et Océanie) à l'exception de l'Europe (bien que certaines espèces puissent y pousser) et de l'Antarctique, et se sont adaptés à de nombreux climats (tropicaux, sub-tropicaux, et tempérés).

 

La tige principale est un chaume, ou canne, lignifié, fistuleux (c'est-à-dire en tube creux) cloisonné aux nœuds. La cicatrice visible aux nœuds est la trace de la gaine des feuilles tombées. Le chaume peut se diviser en rameaux feuillés, eux mêmes divisés en ramuscules.

Le bois des chaumes, riche en silice, est très dur et très résistant. La taille des tiges varie selon les espèces de moins d'un mètre à près de 10 m. La vitesse de croissance peut chez certaines espèces être spectaculaire, jusqu'à un mètre par jour (vigueur que les Chinois auraient utilisé pour en faire un supplice).

 

Tous les bambous ont des tiges souterraines, appelées rhizomes.

rhizome

 

Ils permettent à la plante de croître en formant des touffes plus ou moins serrées. C'est aussi un organe de réserve. Les racines sont adventives et se développent autour des nœuds du rhizome. On peut distinguer généralement deux grand types de système de rhizome. D'une part les rhizomes pachymorphes (πᾰχῠς épais ; μορφή, forme) qui sont courts et épais et qui se rencontrent chez les bambous cespiteux (Bambusa glaucescens, Bambusa vulgaris, Fargesia murielæ, Fargesia nitida ) et d'autre part les rhizomes leptomorphes (λεπτός, mince ; μορφή, forme) qui sont longs et minces et qui se rencontrent chez les bambous traçants ( Semiarundaria, Sasa, Pleioblastus).

 

Les chaumes se balancent au vents forts et se plient sous le poids de la neige mais ils se cassent rarement. Cette flexibilité est due aux entrenœuds creux de chacun des chaumes.

 

Avec plus d'un millier d'espèces, le bambou a bien entendu d'innombrables applications : décoration, textile, meubles, armes, pâte à papier, instruments de musique, construction : (à découvrir pour l'architecture des maisons en bambou) ... Le vent et le bambou conjugués donnent des mélodies qui couvriront le jardin d'un doux son zen. Et puis sans le bambou n'oublions pas que le panda meurt de faim ...

 

 

Cette année, au mois de mai, je suis allée faire un tour ici. L'endroit est magique, la promenade à l'ombre des bambous m'a fait découvrir des espèces que je ne connaissais pas. Chaque pas amène une nouvelle vision de cette plante (envahissante certes) mais parfaitement adaptée pour la construction par exemple ou même encore la musique.

 

 

Le bambou, essence végétale du monde asiatique, a aussi ses légendes et anecdotes.

 

La Leçon du bambou :

 

Il était une fois un grand jardin, merveilleux, au milieu d’un royaume. Le Maître aimait à s’y promener quand la chaleur du jour devenait accablante. Il affectionnait tout particulièrement le bambou qui lui semblait l’arbre le plus beau de toutes les plantes de son jardin. Au fil des années, ce bambou grandissait, devenait vigoureux et toujours plus conscient de la faveur du Maître.

Un jour, celui-ci s’approcha de l’arbre et le bambou inclina son faîte respectueusement. Le Maître lui dit :

- Mon cher bambou, j’ai besoin de toi.

Il semblait que le grand jour fut enfin arrivé, le jour pour lequel le bambou avait été créé. Le bambou répondit donc d’une voix douce

- Maître, je suis prêt. Fais de moi ce que tu voudras.

- Bambou, ajouta le Maître d’une voix solennelle, pour me servir de toi il faut que je te coupe.

- Me couper moi que tu considères comme la plus belle parure de ton jardin, non ne fais pas cela !

- Mon cher bambou, répondit le Maître, si je ne te coupe pas, tu ne sers de rien.

Le jardin se fit calme; le vent retint son souffle, le bambou inclina sa tète doucement et puis lui murmura:

- Maître, puisque tu ne peux m’utiliser sans me couper. alors je suis prêt arrache-moi

- Mon cher bambou, il me faudra t’enlever toutes les branches et toutes les feuilles.

- Ah ! non, pas cela, détruis ma beauté, mais laisse-moi mes rameaux de feuilles.

- Si je ne te les enlève pas, je ne peux pas t’utiliser.

Le soleil se cacha, un papillon s’envola et le bambou, tremblant à l’idée de ce qui allait lui arriver, lit dans un souffle :

- Maître, enlève les rameaux et les feuilles.

- Bambou, dit encore le Maître, il faudra te faire autre chose : Je te couperai par le milieu et je t’enlèverai le cœur. Si je ne le fais pas, tu ne sers de rien.

- Oui, Maître : arrache le cœur et découpe.

Alors le Maître du jardin arracha le bambou, coupa ses rameaux et toutes ses feuilles, le tailla en deux sur toute sa longueur et lui enleva le cœur.

Puis, il le transporta près d’une source d’eau fraîche et scintillante au milieu des champs desséchés. Il déposa le bambou soigneusement sur le sol; il posa l’une des extrémités du tronc sous la source tandis que l’autre atteignait le sillon d’arrosage dans le champ.

La source chanta sa joie, l’eau claire bondit à travers le corps déchiqueté du bambou jusque dans le canal et se mit aussitôt à abreuver les champs assoiffés. Puis on repiqua le riz et les jours s’écoulèrent. Les pousses grandirent et ce fut bientôt le temps de la moisson. C’est ainsi que le bambou, autrefois si majestueux, devint dans son humble état de débris, une grande bénédiction.

 

Quand il était encore grand et beau, il ne poussait que pour lui-même et se réjouissait de sa beauté. Mais dans son brisement, il était devenu un canal dont le Maître se servait pour faire fructifier son Royaume.

 

 

La première pointe de lecture pour le tourne-disque de G. Bell était en en bambou tout comme le filament incandescent de la première ampoule électrique d'Edison ...