Les perles du bac relevées par une correctrice se sont répandues comme une traînée de poudre. En six jours, les «trésors» relevés par une correctrice charentaise dans les copies de l'épreuve de philosophie du bac ES ont été lus près de 120 000 fois!
Il y a du lourd voire du très lourd et du léger ...
A savourer sans modération ...
"Voici quelques monuments qui ne resteront pas gravés dans l'histoire de la philo. Orthographe originale en prime.
Entre Béru et Van Damme. «Pour être heureux, l'homme doit aller en Laponie car là-bas, la nature est encore intacte et ses désirs ne sont donc pas influencés par les autres (pour Épicure, l'homme doit tendre vers l'aponie = la paix du corps et vers l'ataraxie = la paix de l'esprit.»
A préféré Guaino à Rousseau. «Les désirs naturels varient. Par exemple, pour une famille vivant en Afrique, les désirs naturels seront de dormir et de manger car l'Afrique vit encore de manière sauvage. Mais pour un Français bien plus évolué, ce sera d'avoir une voiture, une machine à laver et une très grande garde-robe.»
Orthographe en transe. «Le désir est transe sans dent par rapport au corps.»
Bien fait pour Rousseau! «Selon Rousseau, il vaut mieux rêver ses désirs plutôt que les satisfaire. C'est pour cela qu'il a toujours vécu seul et malheureux.»
Rebelle. Conclusion d'une copie d'une page et demie: «Là où l'élève philologue aurait mis en opposition les définitions trop bien apprises, de préférence avec la racine grecque ou latine, du désir, là où l'élève philosophe se serait perdu en disgressions pour expliciter les notions, ma personne a préféré faire preuve de concision, toujours dans un souci de vérité.»
L'homme est un animal me dit-elle. «Le désir est exprimé par un langage. Les hommes utilisent des mots pour exprimer leur désir et les animaux utilisent des cris. Sauf lorsque des êtres ont des relations sexuelles dans le but d'avoir du plaisir et non dans le but de faire des enfants, ils utilisent des cris car l'homme est considéré alors comme animal.»
Tanguy en prendra de la graine. «Il faut travailler car on ne peut pas vive éternellement au crochet de ces parents. Au moyen ages, un boufon pas drôle par exemple n'avais pas ça place au chateau par temps de famines.»
Remix de Descartes. «Descartes avec le cogito, soit le "je pence donc je suis" nous montre que si je pence être utile je le suis.»
A étudié Boutin plutôt qu'Épicure. «Le désir d'enfant pour une femme est naturel, donner la vie est dans l'ordre des choses, c'est instinctif d'avoir une progéniture. Les femmes qui n'en veulent pas, ou pire qui choississent l'abominable assassinat en avortant, sont donc des êtres pervertis.»
Et pan sur les profs! «La meilleure façon de juger de l'utilité d'un travail se mesure aux résultats. Ainsi je pourrai juger de l'utilité de mes professeurs en fonction des résultats que j'obtiendrai au bacalauréat.»
Jésus reviens, Jésus reviens. «La preuve que le travail n'est pas utile, c'est que Jésus christ n'a jamais travaillé. Il a voyagé de pays en pays pour répendre l'amour mais n'a jamais travaillé. Or personne n'a été plus utile que lui, personne ne le constestera.»
Sans commentaire. «Certains ne trouvent pas que le travail soit utile, d'ailleurs ils se suicident, comme à France Telecom.»
Du travail pour des mini-moi. «Grâce à son travail, l'individu aura un salaire et pourra ainsi sortir, s'amuser, faire de nouvelles rencontres, trouver l'âme soeur et qui sait, peut être faire apparaître d'autres nouveaux individus issus de lui-même.»
Salauds de chômeurs! «Si le travail rend utile, alors pourquoi tant de gens ne s'en rendent pas compte et préfèrent profiter du système en prenant l'argent des autres sans travailler (je parle ici du chômage)?»
Salauds d'intellos! «Les scientifiques, les artistes et les philosophes sont des hommes dont l'utilité demeurent mentale et pas autrement, et encore pas pour tout le monde.
Fallait oser. «On constate que tous dans la société ne travaillent pas pour être utiles. Certains travaillent aussi pour leur plaisir. Les prostituées par exemple joignent l'utile à l'agréable...»
Source Charente Libre 25/06/2012